Je repense souvent à ces moments où, seul avec moi-même, je ressentais un étrange décalage par rapport à mon environnement.
L’année dernière, j’ai décidé de changer cela en prenant l’initiative d’explorer le monde en solo, sans dépendre de la présence d’amis ou de ce que j’appelle des « béquilles sociales » pour m’accompagner dans mes activités.
Cette peur de vivre des expériences seul est profondément ancrée en nous, mais pourquoi ? Comment une société peut-elle modeler nos comportements au point de nous rendre incapables de découvrir le monde en solitaire ? Les études sociologiques montrent que la pression sociale et la peur du jugement sont des facteurs puissants qui poussent les individus à éviter la solitude dans les espaces publics .
Je pense aussi à l’isolement qui peut naître lorsqu’on est perçu comme différent.
En tant que personne noire et immigrée, il est souvent difficile de créer des liens dans un environnement où les gens ne voient que la « couverture du livre », ignorant la complexité de notre histoire et de notre identité.
C’est dans cette perspective que l’acceptation de la solitude devient cruciale.
De nombreuses études montrent que les personnes qui acceptent et apprécient leur propre compagnie sont souvent plus résilientes et capables de mener une vie équilibrée .Accepter la solitude est pour moi une compétence essentielle.
Bien sûr, je suis sociable, mais je trouve du réconfort dans ma solitude, car elle me permet de me concentrer sur mes projets personnels, qui sont une source de motivation constante.
La psychologie positive souligne d’ailleurs l’importance de l’autonomie et de la capacité à être seul comme éléments clés du bien-être mental .L’année dernière, j’ai commencé à explorer des villes comme Angers, seul.
C’était la première fois que je prenais une telle initiative, et bien que je n’étais pas complètement à l’aise, j’ai découvert que certaines activités, comme visiter des musées ou des châteaux, sont socialement acceptées en solo.
En revanche, d’autres espaces, comme les restaurants et les bars, sont encore perçus comme des lieux où la solitude est mal vue.Cette norme sociale de rejet de la solitude est tellement intégrée que certains restaurants touristiques en Espagne ont même interdit aux clients seuls de s’asseoir en terrasse, les chassant après un certain temps . Cela illustre comment la société de consommation privilégie les groupes, au détriment des individus solitaires.
En effet, du point de vue commercial, il est compréhensible que les restaurants préfèrent accueillir des groupes plutôt que des individus seuls, car cela optimise l’utilisation de l’espace.
Pourtant, ce choix commercial contribue à étouffer notre capacité à nous épanouir en solitaire.Le paradoxe est que, dans une société de plus en plus individualiste, nous sommes souvent forcés de vivre des moments de solitude, ce qui n’est pas forcément bienvenu dans un modèle de consommation qui repose sur l’interaction sociale.
Je me souviens d’avoir tenté de fuir cette solitude, surtout après mon arrivée en Bretagne.
Je me suis inscrit sur des plateformes de sorties entre amis, cherchant à combler ce vide par des activités éphémères comme les sorties en discothèque.
Bien que ces expériences m’aient apporté des souvenirs positifs, elles n’ont pas réussi à remplacer l’authenticité des liens profonds.Avec le temps, j’ai remarqué que de moins en moins de gens participaient à ces sorties.
Peut-être est-ce dû à l’évolution de la société, de plus en plus marquée par des fractures sociales et identitaires.
Les recherches en sociologie montrent que les périodes de tensions sociales, comme celles associées aux politiques d’immigration, peuvent exacerber les sentiments d’isolement et d’aliénation .J’ai aussi compris que l’amitié véritable ne se trouve pas sur une plateforme ou une application.
Contrairement à l’amour, l’amitié naît de la spontanéité, du désintéressement et du plaisir partagé.
La recherche de l’amour peut devenir un besoin pressant, mais l’amitié reste, selon moi, un besoin secondaire, bien que non moins important pour une vie épanouie.En fin de compte, accepter et apprécier la solitude est un pas vers une plus grande indépendance émotionnelle et un épanouissement personnel durable.
⭐ Vous avez trouvé cet article utile ? Laissez-lui une note !

Bienvenue sur Evoluvi.fr
Je suis un passionné de développement personnel, philosophie et science basé à Rennes. À travers Evoluvi, je souhaite rassembler une communauté curieuse, engagée et bienveillante. N’hésitez pas à me contacter ou à échanger sur les réseaux !