Je réfléchissais tout à l’heure à mon rapport à la société, à mon histoire personnelle et à ce qui a façonné l’individu que je suis aujourd’hui.
Il suffit parfois de peu pour me plonger dans des réflexions interminables sur divers sujets.
À cet instant, je repensais à l’esclavage, à l’histoire d’Haïti, dont je suis le fruit, et à ce passé qu’il est souvent préférable de taire pour ne pas déranger ceux qui, nombreux, refusent de l’affronter.Comme à mon habitude, je parcourais mon fil Facebook lorsqu’une image a capté mon attention et a immédiatement touché mes émotions profondes.
Il s’agissait d’une photo d’une petite fille africaine, face à une statue représentant une femme esclave enchaînée.
Cette image m’a semblé profondément dérangeante, presque interdite à partager sur un réseau social grand public, si j’en juge par les nombreux commentaires qui l’accompagnaient.Je me suis alors attardé sur ces commentaires, qui, pour la plupart, cherchaient à apaiser les tensions.
Pourtant, en les lisant, je me suis demandé s’il n’y avait pas plusieurs façons d’interpréter les réactions de ces Européens, nombreux à se dire choqués par cette image.
Plusieurs affirmaient que le passé ne devait pas être ressassé, qu’il appartenait à une époque révolue depuis plus de deux siècles, un temps qu’ils n’avaient pas connu.
Mais en parcourant ces mots, j’ai eu l’impression que beaucoup d’entre eux ne voulaient tout simplement pas assumer ce passé, qu’ils le portaient comme un fardeau pesant sur leur conscience, qu’il valait mieux ne pas remuer.D’une autre manière, nous continuons, nous aussi, à subir ce passé.
Moi-même, je le vis quotidiennement.
En lisant ces commentaires maladroits, il m’est apparu que beaucoup cherchaient à enfouir sous terre un passé qui les dérange, préférant l’effacer de leur mémoire tout en apaisant leur conscience.
Certains soulignaient même que la majorité des populations des pays impliqués dans l’esclavage étaient elles-mêmes pauvres, comme pour minimiser leur implication.À travers ces interventions, j’ai réalisé que chacun porte une part de culpabilité, et que si ces personnes ne se sentaient pas concernées par ce passé si douloureux, elles n’auraient sans doute pas réagi avec autant d’empressement.
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