La procrastination est bien plus qu’un simple retard dans l’exécution de nos tâches.
C’est un processus complexe, enraciné dans les méandres de notre cerveau.
Les recherches scientifiques révèlent que nous ne procrastinons pas par simple paresse ou manque de discipline, mais à cause d’un conflit entre deux régions clés de notre cerveau.
D’un côté, nous avons le système limbique, centre de la gratification instantanée, et de l’autre, le cortex préfrontal, responsable de la planification et du contrôle à long terme.
Ces deux zones, souvent en désaccord, déterminent si vous allez terminer ce rapport aujourd’hui… ou le repousser à demain.Des études en neurosciences ont démontré que, lorsque nous envisageons une tâche déplaisante, c’est le système limbique qui prend le dessus.
Ce dernier, en cherchant à éviter le malaise, active des circuits de récompense immédiate, comme vérifier son téléphone ou regarder une série.
Ce phénomène est connu sous le nom de « préférence temporelle », un biais cognitif qui nous pousse à choisir des gratifications immédiates, même si elles sont moins bénéfiques à long terme.Cela explique pourquoi, bien que vous sachiez qu’aller à la salle de sport vous apportera des bénéfices physiques durables, vous finissez par céder à la tentation de rester sur le canapé.
Personnellement, cela fait une semaine que je repousse ma séance de sport, me trouvant sans cesse de nouvelles excuses.
Mais il ne s’agit pas d’un simple manque de motivation : mon cerveau est câblé pour rechercher la voie de la moindre résistance.La procrastination est aussi liée à l’anxiété et à la gestion des émotions.
Fuschia Sirois, psychologue spécialisée dans l’étude de la procrastination, a révélé dans ses recherches que les procrastinateurs chroniques ne sont pas simplement paresseux, mais qu’ils utilisent la procrastination comme un mécanisme d’évitement pour faire face à des émotions négatives, comme la peur de l’échec.
C’est un mécanisme de défense qui, paradoxalement, aggrave l’anxiété à long terme.Cependant, tout n’est pas perdu.
Des études montrent que des techniques spécifiques peuvent nous aider à reprendre le contrôle.
Par exemple, une recherche de l’Université de Stanford a révélé que le simple fait de se concentrer sur la visualisation des bénéfices futurs d’une tâche, au lieu des difficultés immédiates, peut activer le cortex préfrontal et renforcer la motivation.
En visualisant les avantages à long terme, vous entraînez littéralement votre cerveau à résister aux tentations immédiates.Pour moi, le défi va au-delà de la simple procrastination.
Depuis mon déménagement récent, je ressens un bouleversement majeur dans mes habitudes.
En déménageant plus loin de ma salle de sport, je dois maintenant parcourir 40 minutes en voiture, contre seulement 15 minutes auparavant.
Ce changement, bien que mineur en apparence, modifie totalement ma routine, et les excuses ne manquent pas pour justifier mon inaction.Les habitudes, selon le chercheur en psychologie BJ Fogg, sont des comportements qui s’installent progressivement grâce à la répétition dans un environnement stable.
Mais lorsque cet environnement change brusquement – comme lors d’un déménagement ou d’un changement de travail –, ces habitudes peuvent s’effondrer.
La science nous montre que l’instabilité contextuelle est l’un des facteurs majeurs de l’érosion de nos bonnes habitudes.Le manque d’organisation, la distance, et même les finances jouent tous un rôle dans la régularité de ma pratique sportive.
Il est bien documenté que la décision fatigue, un phénomène où notre capacité à prendre des décisions diminue après une journée chargée, contribue à nos échecs à maintenir de nouvelles routines.
À la fin de la journée, lorsque vous êtes fatigué, il est beaucoup plus facile de choisir l’option de confort, comme éviter d’aller à la salle de sport.Cependant, il existe une solution : réintroduire de la structure.
Une étude menée par l’Université de Leipzig a montré que les individus qui avaient un cadre strict de gestion du temps étaient 40 % plus susceptibles de maintenir des routines d’exercice régulières sur une période de six mois.
Cela suggère que le simple fait de programmer une activité comme une obligation non négociable peut surmonter la procrastination.Dans mon cas, il devient de plus en plus clair que pour maintenir mes habitudes de musculation, je dois réduire les frictions dans ma vie quotidienne.
Cela pourrait signifier changer de salle de sport pour une plus proche, même si je suis habitué à ma salle actuelle depuis plus d’un an et demi.
Ce type de changement, bien que difficile, s’inscrit dans ce que les psychologues appellent l’auto-efficacité, c’est-à-dire notre croyance en notre capacité à organiser et exécuter des actions nécessaires pour atteindre un objectif.
Des études montrent que ceux qui développent un fort sentiment d’auto-efficacité sont mieux équipés pour surmonter les obstacles, qu’il s’agisse de déménagements, de nouveaux trajets, ou de la gestion du temps.En parallèle, mes finances ont également été chamboulées, ce qui ajoute une couche supplémentaire de complexité.
Les produits protéinés, les tenues de sport, et même le carburant pour mes trajets sont autant de petites dépenses qui, cumulées, deviennent un fardeau.
La recherche en psychologie comportementale montre que la pression financière peut affecter la motivation à long terme en redirigeant l’attention cognitive vers des préoccupations immédiates, plutôt que vers des objectifs à long terme.Malgré tous ces défis, la science est claire sur un point : la clé pour surmonter la procrastination et maintenir des habitudes solides réside dans notre capacité à structurer notre environnement et à renforcer nos processus de décision.
En fin de compte, il ne s’agit pas seulement de discipline ou de motivation.
Il s’agit de comprendre comment notre cerveau fonctionne, et de créer un cadre de vie qui soutient nos objectifs à long terme.
La musculation, comme beaucoup d’autres formes de discipline, n’est pas qu’une question de force physique, mais aussi de force mentale.Ainsi, en intégrant la science du comportement à notre quotidien, nous pouvons réellement transformer nos habitudes, dépasser les obstacles de la procrastination, et embrasser une vie plus épanouie et équilibrée.
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