Je me trouvais à la salle de sport, perdu dans mes pensées, repensant à toutes ces histoires amoureuses qui, pour moi, n’ont pas vraiment abouti.
Ce qui m’a frappé, c’est un point commun dans chacune d’entre elles : je ne me suis jamais vraiment senti acteur de ma propre vie amoureuse.
À presque 37 ans, des questions sur mes accomplissements et sur ma vie en général commencent à peser lourdement.
Je m’interroge souvent : est-il normal d’être seul à cet âge, sans enfants, sans partager ma vie avec quelqu’un ?Mon parcours m’a longtemps épargné ces réflexions.
J’étais concentré sur ma réussite, pensant naïvement que, une fois cet objectif atteint, tout le reste viendrait naturellement.
Mais mon installation dans cette nouvelle région a bouleversé mes perspectives.
J’ai découvert ce que signifiait vraiment se sociabiliser, ce que je n’avais jamais réellement pris le temps d’explorer auparavant.
J’observais autour de moi des gens qui se mettaient en couple, construisaient leur vie à deux, achetaient des biens et partageaient des responsabilités.
Et dans cette observation, j’imaginais que ce serait aussi mon destin.Cependant, je n’avais pas anticipé l’importance des traditions locales et des schémas familiaux bien ancrés.
Je ne m’étais pas encore assez détaché pour comprendre où je me situais dans ce cadre.
Je pensais simplement être en France, que peu importe la région, les dynamiques seraient les mêmes.
Mais en réalité, la Bretagne m’a fait comprendre qu’il existe des subtilités, des nuances, des non-dits auxquels je n’étais pas préparé.Lors de cette séance de sport, je réfléchissais à quel point je réduisais mes chances de rencontrer quelqu’un ici.
Le lien de filiation dans cette région est plus fort qu’ailleurs, bien plus que là d’où je viens, en Île-de-France.
Cela me met face à un mur que je n’avais jamais envisagé.
Mes six années d’expérience dans les relations amoureuses m’ont appris que les relations mixtes sont complexes, mais elles le sont encore plus dans une région où le communautarisme des locaux est particulièrement marqué.On parle souvent de communautarisme en France, généralement en référence à des groupes visibles.
Pourtant, il existe aussi une forme de communautarisme silencieux, celui des locaux, qui peut être tout aussi excluant.
Je n’avais pas voulu entendre parler de ces réalités avant de venir ici.
Je suis arrivé avec mes rêves et mes espoirs, sans imaginer à quel point je m’y sentirais seul.La solitude est devenue plus pesante à mesure que les années passent.
J’ai pris conscience que, plus on avance en âge, plus les occasions de faire de nouvelles rencontres, qu’elles soient amicales ou amoureuses, se font rares.
Si c’est vrai pour les gens d’ici, c’est encore plus compliqué pour moi.
Je me rends compte que je suis responsable de ma situation.
Pendant des années, je me suis éloigné de ma propre communauté.
Je repense à ces conversations avec mon frère et ma sœur qui, à plusieurs reprises, m’ont demandé pourquoi j’avais choisi de m’installer si loin des gens qui me ressemblent.Je me disais que l’origine des personnes n’avait pas d’importance pour moi, que je ne les jugeais pas sur cela.
Mais la réalité finit toujours par nous rattraper.
Aujourd’hui, je sens le poids de ma situation, celle d’un immigré confronté à des défis bien réels, avec ses propres outils et ses propres opportunités.Mais pourquoi devrions-nous forcément voir la solitude comme une chose triste ?
Après tout, nous sommes venus seuls au monde, et nous repartirons seuls.
Peut-être que la clé est d’apprendre à embrasser cette solitude, à en faire une force, à accepter qu’il est tout à fait possible de tracer son chemin seul, sans en être accablé.
Après tout, la solitude n’est pas une fatalité, mais peut-être une opportunité de se retrouver et de redécouvrir ce que signifie vraiment vivre pour soi.⭐ Vous avez trouvé cet article utile ? Laissez-lui une note !

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